I feel deeply honored and privileged to have the opportunity of giving the first Baffi Lecture at the Bank of Italy. Paolo Baffi was not only a distinguished banker and financial expert, he was also a remarkable economist and a visionary social thinker. He had outstanding technical expertise in many different fields, but combined his intellectual eminence with a profound sense of values. As Governor Ciampi put it at the general meeting of the Bank of Italy last May, Paolo Baffi (...) represented “an extraordinary combination of penetrating logic, erudition and moral strength … [he was] not only a gifted student of economics, he had a deep-seated commitment to act for the common good.”1 In remembering Baffi today, we must keep in mind both his intellectual contributions and his general evaluative concerns. (shrink)

In this comprehensive collection of essays, most of which appear for the first time, eminent scholars from many disciplines—philosophy, economics, sociology, political science, demography, theology, history, and social psychology—examine the causes, nature, and consequences of present-day consumption patterns in the United States and throughout the world.

RésuméDans sa présentation récente de la «dialectique de la création» dans la philosophie du XVIIe siècle, Thomas Lennon suggère que les hypothèses de Descartes concernant la causalité conduisent à un dilemme : Descartes doit accepter soit une certaine sorte d'émanationnisme panthéiste, soit l'émergence de la réalité ex. nihilo. Dans cet article, je défends en détail cette suggestion de Lennon. Au cœur de la question se trouve la notion cartesienne de la possession éminente. Si cette notion est interprétée dans ce que (...) j'appelle un sens «réaliste», ainsi que Descartes lui-mêmesemble l'avoir fait, alors il n'y a pas moyen d'éviter l'émanationnisme panthéiste. Si la possession est interprétée dans ce que j'appelle un sens «réductionniste», comme l'ont fait la plupart des commentateurs récents, alors le principe causal fundamental de Descartes se révèle soit arbitraire soit trivial. (shrink)

A spirit of disintegration and disunity is conspicuous on the contemporary social, as well as philosophical scene. There is a celebration of fragments and differences. In such a scenario, no less than a person like Amartya Sen, an eminent economist and a Noble Laureate rose to the occasion and traced out the roots and the space for a democratic discourse that has been sustained in the Indian philosophical tradition. It is laudable that he opened up a discussion that will strengthen (...) the democratic spirit which is missing in the present. This paper examines the ‘dialogic tradition’ projected by Amartya Sen in his Argumentative Indian (2005). (shrink)

Rousseau initially attempts to secure freedom by grounding political rule in persuasion, rather than coercion. When the spectre of rhetoric undermines this strategy, he is led to ground the volonté générale in the silent and introspective disclosure of the solitary citizen’s inner conscience, which through a sentimentalist transformation of Descartes’s category of bon sens, is recast as an eminently public sentiment. But when rhetorical eloquence turns out to be indispensable to politics, Rousseau turns to republican virtue and the trope of (...) grounding the polity’s freedom in the patrie’s territory and, subsequently, in the citizen’s heart. (shrink)

En distinguant Amartya Sen, le jury Nobel a voulu rendre hommage à l'œuvre d'un éminent économiste-philosophe. A travers lui, il consacre aussi les travaux de chercheurs qui s'attachent à intégrer dans la problématique de l'analyse économique, les questions relatives à l'équité et à la justice sociale. Selon une vision étroite du découpage des champs disciplinaires, les économistes doivent se consacrer à l'étude des performances de la dynamique des systèmes productifs, alors que les questions relatives à l'équité sont réservées à la (...) philosophie politique. Il reste que les développements récents de celle-ci interpellent les économistes, tandis que les effets destructeurs de la crise économique sur le tissu social condamnent un discours fondé sur le caractère inéluctable des mutations. (shrink)

A tort. Marcuse est d'abord un philosophe qui s'inspire de la grande tradition de la philosophie allemande, celle de Kant, Hegel et Marx. Commentateur scrupuleux de Hegel, Marcuse en produit une lecture critique vivifiante, loin des idées toutes faites sur ce maître éminent. Fidèle à Marx - mais pas aux marxisme standard, ce qui lui a valu l'hostilité de tous les gardiens du temple marxiste - il lie étroitement la critique sociale à la théorie analytique de Freud. Bref avec Marcuse, (...) c'est tout un pan de la culture moderne que nous sommes invités à reparcourir. Mais Marcuse est aussi l'un des penseurs de la théorie critique. Son objet, c'est la société industrielle avancée, la nôtre. On pourrait croire que ses oeuvres décrivent notre présent alors qu'elles ont été écrites voilà un demi-siècle et plus. La "désublimation répressive", l'utilisation du principe de plaisir au profit de la domination, c'est bien quelque chose qui a pris aujourd'hui une ampleur que l'on pouvait à peine soupçonner au moment où Marcuse écrit Eros et civilisation ou L'homme unidimensionnel. Comment ne pas voir que l'extension indéfinie du marketing et des techniques de la communication produisent cette uni-dimensionnalité de la pensée que Marcuse analyse et dénonce si vigoureusement? Enfin Marcuse est un philosophe de la culture. L'art et le sens du beau sont, pour lui, essentiellement libérateurs. S'il continue de penser nécessaires l'émancipation politique et la transformation des rapports sociaux, il sait que la libération humaine est celle de l'individu qui doit reprendre possession de lui-même en se débarrasser de l'aliénation. Il ne s'agit pas de dessiner un avenir plus rationnel mais surtout la perspective d'une vie plus libre et plus belle. (shrink)

Bastiat is widely acknowledged as the most effective advocate of free markets, but his status as an economist is widely denied even by prominent Austrian economists who share his literary style and support for liberty. In particular, his theories of value and exchange have been attacked as a labor theory of value. Bastiat is exonerated here from these charges and is shown to fully oppose objective theories of value and to fully endorse the gains from free exchange. In addition, Bastiat (...) viewed economics as a science based on deductive reasoning and he vehemently opposed the use of mathematics. He thus was an important precursor of the Austrian school of economics.Bastiat est très reconnu comme étant le défenseur le plus éloquent du libre marché. Cependant, son statut en tant qu’économiste est amplement nié, et ce, même par les économistes Autrichiens éminents qui sont en accord avec son style littéraire et sa défense de la liberté. En particulier, ses théories de la valeur et de l’échange, considérées comme participant de la théorie de la valeur-travail, ont fait l’objet de critiques. Cet article exonère Bastiat de ces critiques et démontre que ses théories s’opposent radicalement aux théories objectives de la valeur : Bastiat avait une compréhension parfaite des gains découlant des échanges libres. De plus, Bastiat envisageait l’économie comme une science reposant sur un raisonnement déductif et s’opposait résolument à l’emploi des mathématiques. En ce sens, il était un précurseur important de l’école Autrichienne d’économie. (shrink)

Axel Honneth, célèbre théoricien allemand de la reconnaissance qui s’inscrit dans la filiation de l’École de Francfort et notamment de Jürgen Habermas, et Jacques Rancière, éminent penseur français de la mésentente qui a rompu avec la tradition althussérienne, sont deux figures centrales du paysage intellectuel contemporain. Leurs pensées se situent dans deux traditions distinctes, mais elles ont toutes deux à voir avec le marxisme pris au sens large, qu’elles considèrent sous un angle critique. Les deux penseurs portent intérêt à des (...) domaines spécifiques au sein de la philosophie et hors d’elle. S’ils partagent tous deux un souci du domaine politique, Axel Honneth se meut dans la philosophie sociale, la philosophie morale et la philosophie du droit ; il fait un usage important et réfléchi des sciences sociales. Jacques Rancière se tourne, pour sa part, vers l’histoire, l’esthétique et la littérature. Mais une confrontation entre leurs deux pensées paraît s’imposer, tant leurs modèles sont influents dans le champ des sciences sociales, de la théorie politique et de la philosophie critique aujourd’hui. Il s’agit de savoir si les paradigmes qu’ils mettent en avant pour critiquer la société, pour rendre raison de son évolution et des transformations qui doivent la rendre plus juste ou plus libre, le paradigme de la reconnaissance et celui de la mésentente, sont concurrents, s’ils sont exclusifs l’un de l’autre, ou s’ils sont compatibles. (shrink)

Le premier Congrès pour l’unité de la science (Congrès international de philosophie scientifique) qui s’est tenu à Paris en 1935 comprenait deux sessions, consacrées l’une à l’induction, l’autre aux probabilités. Des représentants éminents du mouvement pour une philosophie scientifique ont présenté des communications dans ces sessions: dans la première sont intervenus Hans Reichenbach, Moritz Schlick et Rudolf Carnap, dans la seconde, Reichenbach, Bruno de Finetti, Zygmunt Zawirski, Schlick et Janina Hosiasson, — dans cet ordre. Les sujets abordés concernaient la nature (...) des lois scientifiques, le problème du sens et le principe de l’empirisme, ainsi que des questions connexes portant sur la confirmation des hypothèses scientifiques. Sur la nature des probabilités, les principales interprétations étaient représentées, à savoir le logicisme, le fréquentisme et le subjectivisme. Fut également examinée la possibilité de construire une logique probabiliste. Ce chapitre passe en revue les différentes contributions présentées dans ces deux sessions, à partir du texte publié dans les actes du Congrès. (shrink)

sn y™to˜er —nd xovem˜er IWHUD just over two ye—rs —fter the ™ompletion of his spe™i—l theory of rel—tivityD iinstein m—de the ˜re—kthrough th—t set him on the p—th to the gener—l theory of rel—tivityF ‡hile prep—ring — review —rti™le on his new spe™i—l theory of rel—tivityD he ˜e™—me ™onvin™ed th—t the key to the extension of the prin™iple of rel—tivity to —™™eler—ted motion l—y in the rem—rk—˜le —nd unexpl—ined empiri™—l ™oin™iden™e of the equ—lity of inerti—l —nd gr—vit—tion—l m—ssesF „o interpret (...) —nd exploit this ™oin™iden™eD he introdu™ed — new —nd powerful physi™—l prin™ipleD soon to ˜e ™—lled the ’prin™iple of equiv—len™e4 upon whi™h his se—r™h for — gener—l theory of reE l—tivity would ˜e ˜—sedF woreoverD with the ™ompletion of the theory —nd throughout the rem—inder of his lifeD iinstein insisted on the fund—ment—l import—n™e of the prin™iple to his gener—l theory of rel—tivityF iinstein9s insisten™e on this point h—s ™re—ted — puzzle for philosophers —nd histori—ns of s™ien™eF st h—s ˜een —rgued vigorously th—t the prin™iple in its tr—dition—l formul—tion does not hold in th™ gener—l theory of rel—tivityD gonsiderD for ex—mpleD — tr—dition—l formul—tion su™h —s €—uli9s in his IWPI Encyklopadie —rti™leF por €—uli the prin™iple —sserts th—t one ™—n —lw—ys tr—nsform —w—y —n —r˜itr—ry gr—vit—tion—l eld in —n innitely sm—ll region of sp—™eEtimeD ˜y tr—nsforming to —n —ppropri—te ™oordin—te system @€—uli IWPID pF IRSAF sn responseD su™h eminent rel—tivists —s ƒynge @IWTHD pF ixAD —nd even iddington ˜efore him @IWPRD ppF QW{RIAD h—ve o˜je™ted th—t — ™oordin—te tr—nsform—tion or ™h—nge of st—te of motion of the o˜server ™—n h—ve no ee™t on the presen™e or —˜sen™e of — gr—vit—tion—l eldF „he presen™e of — ’true4 gr—vit—tion—l eld is determined ˜y —n inv—ri—nt ™riterionD the ™urv—ture of the metri™F „he gr—vit—tionEfree ™—se of spe™i—l rel—tivity is just the ™—se in whi™h this ™urv—ture v—nishesD where—s the true gr—vit—tion—l elds of gener—l rel—tivity —re distinguished ˜y the nonv—nishing of this ™urv—tureF „his o˜je™tion h—s immedi—te r—mi™—tions for the ’iinstein elev—tor4 thought experimentD whi™h is ™ommonly used in the formul—tion of the prinE ™iple of equiv—len™eF sn this thought experimentD — sm—ll ™h—m˜ers su™h —s.... (shrink)

Critique of Justice is a collection of reflective essays on ditferent dimensions of justice written by eminent scholars of Philosophy and allied disciplines who are astively engaged in the academic pursuit and promoting the cause of philosophy The book is conceived from the standpoint of multi-perspectival approach to the multifarious concept of justice which is regarded as the highest value in any civilized society On the one hand from traditional metaphysical point of view justice consists of the eternal and immutable (...) principles hat are transcendent, objective and absolute, where as from modern positivistic and empirical approachjustice is ahuman construct relative to time and space. Justice is, therefore, regarded as complex and dynamic concept which is multi-dimensional. It synthesizes other values like rights, liberty equality and property. In this well researched book there are 40 scholarly articles covering a wide range from Plato's concept of justice to Nozick's concept of justice in the Western Philosophy and from Vedic concept of justice to Amartya Sen's view ofjustice in Indian perspective. (shrink)

L’article présente les propositions principales de la métaphysique du réalisme axiologique de Tadeusz Czeżowski, l’un des représentants éminents de l’École de Lvov-Varsovie. La thèse soutenue par Czeżowski est que les valeurs ne sont pas des propriétés de n’importe quel genre, mais qu’elles constituent des notions transcendentales au sens de Duns Scot (et pas au sens de Thomas d’Aquin). Une des conséquences de cette position est que le réalisme de Czeżowski a la forme d’un non-naturalisme. La position prise par Czeżowski n’est (...) pas tout à fait claire ni élaborée en détails ; pour des raisons discutées dans le présent texte, il est possible de considérer les valeurs comme des sortes d’états de choses non-naturels, qui sont les correspondants des phrases axiolo-giques pertinentes. (shrink)

"La métaphysique de tradition analytique ou continentale est florissante. Elle n'est plus seulement travaillée comme objet de l'histoire de la philosophie, elle est redevenue sujet de l'activité philosophique et productrice d'oeuvres nouvelles - qu'il s'agisse de la tradition dite continentale ou de celle dite analytique. Du côté "continental", hérité de Heidegger, c'est estimer que la métaphysique, en tant qu'enquête rationnelle sur l'être, doit être dépassée au profit d'un questionnement poétique. Du côté analytique, hérité du Cercle de Vienne, et notamment de (...) Carnap, c'est prolonger l'oeuvre de philosophes qui estimaient que la logique symbolique nouvellement façonnée devait permettre d'établir le fait que tous les énoncés métaphysiques étaient dénués de sens. L'apologiste de la science que fut Carnap, tout comme son pourfendeur que fut Heidegger, ont l'un et l'autre convergé sur un même mot d'ordre :"le dépassement de la métaphysique". Ce renouveau actuel est donc d'autant plus étonnant que ces deux courants se réclamaient l'un et l'autre de l'héritage de Kant, lequel récusait déjà la triple ambition de la métaphysique théorique à connaître rationnellement la surnature, les choses en soi et les faits ultimes constituant la nature. Cet ouvrage, qui réunit d'éminents spécialistes de la question, propose ainsi un état des lieux de la réflexion métaphysique contemporaine."--Page 4 of cover. (shrink)

L’article présente les propositions principales de la métaphysique du réalisme axiologique de Tadeusz Czeżowski, l’un des représentants éminents de l’École de Lvov-Varsovie. La thèse soutenue par Czeżowski est que les valeurs ne sont pas des propriétés de n’importe quel genre, mais qu’elles constituent des notions transcendentales au sens de Duns Scot (et pas au sens de Thomas d’Aquin). Une des conséquences de cette position est que le réalisme de Czeżowski a la forme d’un non-naturalisme. La position prise par Czeżowski n’est (...) pas tout à fait claire ni élaborée en détails ; pour des raisons discutées dans le présent texte, il est possible de considérer les valeurs comme des sortes d’états de choses non-naturels, qui sont les correspondants des phrases axiolo-giques pertinentes. (shrink)

Le silence et le sommeil constituent la base sur laquelle la cure psychothérapeutique et la créativité humaine se produisent. Or c’est avec le concept de sens latéral que Merleau-Ponty a esquissé la structure phénomé­nologique de la créativité humaine. Du point de vue du sens latéral qui surgit au creux de l’articulation intentionnelle du monde, le corps vivant apparaît comme style qui canalise la production du sens. Chaque surgissement du sens latéral est précédé par un silence qui suspend momentanément l’intention­nalité thématisante (...) et articulante. Le corps comme style n’est pas le corps réel mais le corps imaginaire qui se situe au centre du monde imaginaire en le fabriquant et en le déformant. Le corps imaginaire engendre la « déforma­tion » par rapport à l’articulation objective du monde et cette déformation constitue l’essence de la créativité. La création artistique, la cure dans la psychothérapie et le rêve sont les exemples éminents de cette créativité. Par contre, dans le silence et le sommeil qui précèdent la création et le rêve, non seulement l’articulation intentionnelle mais aussi celle du corps imaginaire sont suspendues. Le silence et le sommeil désignent le degré zéro du corps imaginaire en deçà du sens latéral. (shrink)

Littérature et philosophie entretiennent des rapports évidents, du fait que certains philosophes sont poètes, comme Lucrèce, ou écrivains, comme Montaigne. On examine deux cas, Martha Nussbaum, qui soutient que la littérature, en particulier le roman, peut induire des analyses morales bien supérieures à celles des philosophes, et Maria Zambrano, philosophe et poète, qui soutient que c'est le même Logos qui est à l'oeuvre dans les deux domaines. Par le style, et par le souci conjoint de la signification, la poésie a (...) un sens philosophique. L'histoire de la pensée ne peut pas négliger le rôle eminent de la poésie philosophique à travers l'histoire : Chateaubriand, Paul Valéry, Paul Claudel ont accompli une œuvre littéraire d'une grande portée philosophique. Literature and philosophy keep obvious relationships since a few philosophers are poets too, such as Lucretius, or writers, as Montaigne. Here we examine two cases: on the one hand that of Martha Nussbaum, who supports that only literature, in particular the novel, can lead to moral analyses much superior to those of the philosophers, and, on the other hand, that of Maria Zambrano, both a philosopher and a poet, who supports that it is the same Logos which is at stake in both fields. By the style, and through the joint concern of meaning, the poetry has a philosophical meaning. The history of thought cannot neglect the prominent part played by philosophical poetry throughout history: Chateaubriand, Paul Valéry, Paul Claudel carried out a literary work of a long lasting philosophical range. (shrink)

I. Les facultés qui se rapportent à l'image des objets en nous, — l'imagination au sens large, — constituent, selon une tradition qui vient d'Aristote, l'intermédiaire entre la sensibilité et l'intellect. Le moyen âge les désigna par le nom de sens intérieurs ; leur liste fut reprise et modifiée par Ficin (dont la source directe n'est pas Avicenne, mais Albert le Grand) et par Bruno. Dans l'interprétation des néoplatoniciens, la série des facultés connaissantes représente le chemin de l'âme dans la (...) conversion ; la phantasia y joue un rôle eminent (Plotin, Hugues de Saint-Victor, Ficin, Bruno) ; d'autre part, on fait correspondre à la faculté intermédiaire une âme intermédiaire qui lui sert de substrat (Lulle), et un « premier corps » ou « véhicule » de l'âme (le spiritus phantasticus ou őχημα-πνεῦμα de Synesius). L'idée reparaît, modifiée, chez Hugues de Saint-Victor, Ficin, Bruno. Ce dernier met le spiritus phantasticus en relation avec l'âme du monde, qui lui est consubstantielle, la « lumière précédant toute Création » qui nous fait voir les images de nos rêves. Sources : Porphyre, Cusanus repris par Ficin, le panthéisme médiéval. Le lien entre le spiritus phantasticus et le destin de l'âme, esquissé chez Plotin, Porphyre, le Pseudo-Jamblique, Synesius, est affirmé sous différentes formes par Hugues, Ficin et Bruno : le sujet des peines infernales, qui sont d'ailleurs chez Ficin et Bruno de nature imaginaire, est un corps subtil. Ces peines correspondent exactement à ce que nos appétits et notre imagination ont fait de la substance de notre âme. Le spiritus phantasticus se rapproche, notamment chez Ficin, d'une sorte de karma. II. Dans la branche descendante de la connaissance, l'application de l'universel au particulier est forcément liée au sens intérieur et on l'attribue à une faculté spéciale, la Urteilskraft au sens kantien. Bruno en fait une fonction de l'imagination. D'autre part, les arts universels ou lulliens ont pris de plus en plus, durant la Renaissance, l'aspect de topiques généralisées ; le nerf de la méthode y était donc toujours cette Urteilskraft. Il s'en suit, chez Bruno, que le sujet de l'art universel est l'imagination, qui devient ainsi la source première de tout acte de l'intellect, principe de la fécondité infinie de la pensée. (Pratiquement, d'ailleurs, les artes de Bruno sont des ensembles d'images). III. Aux théories de l'imagination répondent les théories de l'image, « vêtement » et « premier corps » de la pensée. On vérifie cette correspondance, d'une part, dans la théorie du symbole, — avec ses variantes métaphysiques, pansymbolisme, magie, — et, d'autre part, dans celle du concetto (rapport entre la pensée et l'expression), où l'on va jusqu'à l'idée d'un universel de l'imagination, et du dessin comme concept. — Une importante différence entre la nature du symbolisme selon Pic et l'idée que s'en fait Bruno s'explique par leurs conceptions différentes de l'imagination. La théorie de l'art et l'évolution du goût artistique sont, dans leurs grandes lignes, en concordance avec ce qu'impliquent ou suggèrent à ce sujet les théories de l'imagination et de l'image. (shrink)

The emerging new multidisciplinary and crosscultural field of bioethics will require sen sitive, open-minded professionals to take the lead in hospital ethics, in genetic coun selling, and in the teaching of bioethics to students in nursing, medicine and the basic sciences. Nurses with ward experience who return to university to gain an MA or PhD in bioethics are eminently suited for this leadership role, for they may be more likely than physicians to study for a liberal education to supplement their (...) professional know ledge ; their first-hand experience in nursing is an antidote to the pointless subtleties into which philosophical ethics so often degenerates. When teaching ethics to nurses one must remember that, while some will simply use this knowledge in their own clinical work, others will go on to be teachers and researchers in bioethics. Their training must therefore be broad and interdisciplinary, including real substantive philosophy (as opposed to philosophical ethics), as well as mystical bioethics, religious law, ethics of genetic counselling, clinical approaches to ethical pseudo prob lems, research skills, etc. (shrink)

This article concentrates on a number of publications such as Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Paris, Gallimard 1984. Luc Ferry, L'homme-Dieu ou le sens de la vie , Gianni Vattimo, Credere di credere, Garanti Editore 1996. Gabriel Ringlet, Evangile d’un libre penseur. Dieu serait-il laïque? Paris, Albin Michel 1998. All these books are concerned with the theme of secularization. Gauchet's eminal book sees Christianity as “the religion of the exit of religion”. This means (...) that Christianity itself has been the main influence in changing the very relationship between the Infinite and the finite, between God and the world. In stressing the divine Transcendence, the world becomes fully autonomous. Ferry recognizes the impact of Christianity on contemporary culture. Christianity is not just the religion of the incarnation of God; it is also the religion of the divinization of man. According to Ferry, contemporary humanism has many transcendental traits which are derived from its roots in Christianity. The author thinks that there is large support for the idea that Christianity and contemporary humanism are not so opposed to oneanother as many have thought. It might rather be the case that those two phenomena are sides of the same coin, at a different period of critical awareness. It would follow from this that religion can only survive if it takes far more seriously the challenges addressed by it by contemporary humanism, and starts to see in it not so much its opposite as its ally. All this is the result of a major shift in the very meaning of the word “God” in Christianity as the religion of the Incarnation. (shrink)

Quel lien y a-t-il entre le style, qui exprime un rapport au monde, et la théologie qui engage un rapport à Dieu ? Ce lien a été très fort dans le passé. À travers Augustin et le Pseudo-Denys, la pensée néoplatonicienne transmet au Moyen Âge le thème de la lumière intelligible. L’univers médiéval s’appréhende comme un cosmos transfiguré par la lumière de Dieu qui s’irradie sur toutes choses. Les Sommes théologiques baignent dans ce même symbolisme lumineux. Cependant, la pensée scolastique, (...) sous l’influence de l’aristotélisme, prend une orientation divergente : le réalisme tend à séculariser la nature ; la clarté ne vient plus d'en haut, mais d'en bas, de l’objet : l’esthétique se détache du discours théologique, l'allégorie se libère du symbole en direction de l'imaginaire. Quel sens reconnaître à un tel cheminement marqué au sceau de notre modernité ? Un champ esthétique, devenu ainsi autonome, ne risque-t-il pas de se retrouver exclusivement voué aux jeux formels d’une fiction pure sur fond de néant de sens ? Non, car l'imaginaire exerce une « fonction métaphorique » et « ontologique » , qui ouvre vers un supplément de sens. Le style est une structure individualisante qui rend sensible, dans l’art, le jaillissement d'une vérité du monde qui se répète dans les diverses productions esthétiques d'une même aire culturelle. Un style peut donc être un « lieu théologique » porteur d'un certain rapport au sacré, au même titre que « trace séculière » de formes spirituelles les plus diverses. D’où l’éminente leçon de « L'art sacré » contemporain, attentif aux affinités, techniques et défis de la modernité et, partant, promis aux rencontres œcuméniques les plus enrichissantes.What connection is there between style that expresses a relationship with the world, and theology that engages a relationship with God ? This connection was very strong in the past. From Augustine and the Pseudo-Dionysius, Neoplatonic thought transmitted to the Middle Ages the theme of intelligible light. The medieval universe is understood as a cosmos transfigured by God’s light irradiating all things. Theological Summas bathe in the same luminous symbolism. Under Aristotelian influence, Scholastic thought, however, takes a divergent orientation : realism tends to secularize nature ; clarity does net come from on high, but below, from the object ; the aesthetic detaches itself from the theological discourse, allegory frees itself from the symbol in the direction of the imaginary. What meaning can be seen in such a path that is marked with the seal of our modernity ? Does not the aesthetic field, that has become autonomous, take the risk of finding itself exclusively dedicated to formal games of pure fiction on a background of meaninglessness ? No, for the imaginary exercises a « metaphorical » and « ontological » function that opens towards an increase of meaning. The style is a individualizing structure that renders sensitive, in art, the breaking out of a truth of the world that repeats itself in the diverse aesthetic productions of a same cultural space. A style can, therefore, be a « theological site » carrying a certain rapport to the sacred, and at the same time that « secular pathway » of the most diverse spiritual forms. From there comes the eminent lesson of contemporary « Sacred Art », attentive to the affinities, techniques, and challenges of modernity, and consequently, engaged to most enriching ecumenical encounters. (shrink)

La linguistique arabe est sans aucun doute la première science conçue et cultivée en arabe pour répondre à certains besoins scientifiques et idéologiques de la nouvelle société islamique. Les premiers travaux en ce domaine datent du VIII e siècle, et leurs auteurs, les premiers linguistes, sont précisément contemporains de l'arabisation des institutions, de l'administration, de la monnaie etc., sous le Khalife Omeyade ʿAbd al-Malik ibn Marwān. Ces premiers travaux étaient intimement liés à l'exégèse coranique, à l'orthoépie coranique, à la jurisprudence (...) islamique, c'est-à-dire aux disciplines associées à l'organisation de la nouvelle société et à sa culture. C'est à cette époque qu'Abū al-Aswad al-Duʾalī inventa des signes graphiques permettant de distinguer les différentes fonctions grammaticales des éléments linguistiques. C'est à la même époque que l'on a engagé la codification massive et systématique des données de l'arabe, comme en témoignent, à peine plus tard, les travaux d'ʿAbdallāh ibn Isḥāq , d'Abū ʿAmr ibn al-ʿAlāʾ et de bien d'autres. Ils ont également initié l'étude de la grammaire au sens large, puisque celle du système phonétique y est incluse. Tous ces travaux ont tracé la voie de plusieurs disciplines: phonologie, phonétique, métrique, lexicographie, et favorisé la naissance des grandes théories du langage. Et, de fait, au cours de la seconde moitié du VIII e siècle, al-Khalīl ibn Aḥmad a fondé plusieurs de ces disciplines. Sa connaissance des mathématiques et son recours aux procédés combinatoires l'ont aidé non seulement à inventer des disciplines telles que la métrique et la lexicographie, mais aussi à formuler les catégories grammaticales. Son élève, l'éminent linguiste Sībawayh, a ensuite codifié la plupart des analyses et des explications d'al-Khalīl, et les a enrichies en maintes occasions. Cette période héroïque de la linguistique arabe s'est prolongée grâce à de grands successeurs qui vont fonder des écoles linguistiques à Bassorah, Kufa, Bagdad, etc. D'autres écoles ont également vu le jour à Fuṣṭāṭ et ailleurs, et la recherche linguistique va ainsi se poursuivre jusqu'à la fin du XI e siècle, au moins. (shrink)

Depuis la revolution scientifique du XVIIe siecle, la science est tourmentee par le sens a donner a sa propre entreprise. Plusieurs tentatives pour fonder l'intelligibilite de la nature sur les structures pretendument immuables de la raison ont echoue. Mais l'echec philosophique est a la mesure du succes aveuglant des connaissances scientifiques, qui n'ont plus que faire du scrupule de principe. Kant n'est-il pas un des avocats les plus eminents de ce scrupule tombe en desuetude? Face au divorce consomme entre physique (...) et metaphysique, il restait a se demander, avec Kant, ce que la raison a a gagner si chacune se force malgre tout a parler le langage de l'autre. Effort douloureux mais riche d'enseignement: si la physique est poussee dans cet horizon de la metaphysique qui lui est etranger, elle retrouve le moyen de s'aventurer dans une reflexion sur son propre point de depart. Reflexion qui hante encore la science aujourd'hui, meme si c'est a son insu. Dans ce premier geste il doit y avoir quelque chose de definitif: seule la philosophie kantienne de la nature nous met vraiment aux prises avec lui. Pierre Kerszberg est professeur de philosophie a l'universite d'Etat de Pennsylvannie. (shrink)

Le premier Congrès pour l’unité de la science qui s’est tenu à Paris en 1935 comprenait deux sessions, consacrées l’une à l’induction, l’autre aux probabilités. Des représentants éminents du mouvement pour une philosophie scientifique ont présenté des communications dans ces sessions: dans la première sont intervenus Hans Reichenbach, Moritz Schlick et Rudolf Carnap, dans la seconde, Reichenbach, Bruno de Finetti, Zygmunt Zawirski, Schlick et Janina Hosiasson, — dans cet ordre. Les sujets abordés concernaient la nature des lois scientifiques, le problème (...) du sens et le principe de l’empirisme, ainsi que des questions connexes portant sur la confirmation des hypothèses scientifiques. Sur la nature des probabilités, les principales interprétations étaient représentées, à savoir le logicisme, le fréquentisme et le subjectivisme. Fut également examinée la possibilité de construire une logique probabiliste. Ce chapitre passe en revue les différentes contributions présentées dans ces deux sessions, à partir du texte publié dans les actes du Congrès. (shrink)

A abstração da presença – a sublimação do corpo e a desconsideração dos sentidos – é, como diria Hans Gumbrecht, um dos efeitos da metafísica, pela qual realiza-se a “perda do mundo”, a radical descorporalização exigida pela razão moderna. Alimentada pelas concepções filosóficas da Modernidade, esta tendência foi constantemente enfatizada pelas teorias educacionais até hoje influentes nos meios pedagógicos, além de sedimentada pelas limitações próprias ao modelo escolar amplamente instituído. A crítica e a superação desse modo de ser configura-se hoje (...) como urgência eminentemente política de enfrentamento das múltiplas ameaças que pesam hoje sobre a sociedade brasileira, e particularmente sobre todos os grupos que fazem corpo contra a intolerância, contra o racismo, enfim contra o que Achille Mbembé denominou necropolítica. Mas, estaria a filosofia da educação preparada para enfrentar tal urgência? Palavras-chave: corpo-mundo; cosmopolitismo; filosofia da educação; decolonialidade; formação humana. Recovering the body-world Abstract: The abstraction of the presence – the sublimation of the body and the disregard of the senses – is, as Hans Gumbrecht would say, one of the effects of metaphysics, by which takes place the "loss of the world", the radical decorpocorporality required by modern reason. Fueled by the philosophical conceptions of Modernity, this tendency was constantly emphasized by the educational theories that are still influential in the pedagogical environments, being sedimented by the inherent limitations of the widely established school model. The criticism and the overcoming of this way of being is configured today as an eminently political urgency to confront the multiple threats to Brazilian society, and particularly to all groups that make body against intolerance, against racism, and finally against Achille Mbembé called “necropolitics”. But is the philosophy of education prepared to meet such an urgency? Key-words: body-world; cosmopolitanism; philosophy of education; decoloniality; human paideia. Récupérer le corps-monde Résumé : L’abstraction de la présence – la sublimation du corps et le mépris des sens – est, comme le dirait Hans Gumbrecht, l'un des effets de la métaphysique, par lequel s’opère la “ perte du monde “, la désincarnation radicale qu’exige la raison moderne. Nourrie par les conceptions philosophiques de la Modernité, cette tendance a été constamment mise en avant par des théories pédagogiques qui font encore autorité dans les milieux pédagogiques, en plus d’être sédimentée par les limites inhérentes au modèle scolaire largement établi. La critique et le dépassement de ce mode d’être se fait aujourd’hui une urgence éminemment politique, car il s’agit de faire face aux multiples menaces qui pèsent aujourd’hui sur la société brésilienne et singulièrement sur tous les groupes qui font corps contre l'intolérance, contre le racisme, bref, contre ce qu’Achille Mbembé appelle la nécropolitique. Mais la philosophie de l’éducation serait-elle en mesure d’étayer la réponse à une telle urgence? Mots-clés: corps-monde; cosmopolitisme; philosophie de l’éducation; décolonisation; formation humaine. Data de registro: 14/03/2022 Data de aceite: 20/07/2022. (shrink)

Goethe n'est pas seulement poete, dramaturge, romancier, artiste. Il est aussi philosophe et surtout philosophe de la nature. Il manifeste un interet constant pour des questions scientifiques variees (physique, theorie des couleurs, chimie, meteorologie, geologie, mineralogie, morphologie, botanique, zoologie) et influencera profondement la philosophie allemande de la nature des annees 1780-1830. Goethe est une reference incontournable pour la Naturphilosophie tant idealiste (Kant, Schelling, Hegel) que romantique (Holderlin, Novalis, Schlegel). Il est, selon l'historien de la philosophie Johann Hoffmeister, parmi la nebuleuse (...) heterogene des philosophes de la nature, comme " le Soleil au milieu des planetes ". Goethe meme considere ses ecrits scientifiques comme un volet majeur de son oeuvre, et dialogue avec d'eminents savants de son temps (Cuvier, Geoffroy Saint Hilaire, les freres Humboldt). Sa Naturphilosophie articule une theorie de la connaissance a une redefinition de l'experience privilegiant le recours a l'intuition visuelle, ainsi que la recherche de " phenomenes originaires " (Urphanomene) et des metamorphoses auxquelles ils donnent lieu. Hegel louera dans la Naturphilosophie de Goethe " l'intuition pleine de sens [...] qui ordonne ce qui n'est que phenomene d'une maniere conforme a la suite interieure du concept ". Le present ouvrage eclaire ce Goethe Naturphilosoph fondateur d'une episteme intuitionniste, phenomeniste, voire phenomenologique, aux antipodes de la science physico-mathematique, quantitative et intellectuelle, de Descartes ou Newton et inaugurant un style original de comprehension des phenomenes naturels qui se joue des frontieres a la fois entre les disciplines scientifiques et entre la philosophie et son autre (science, litterature). (shrink)

Émile Meyerson (1859-1933), philosophe français, juif d'origine polonaise, chimiste formé en Allemagne, a élaboré une œuvre de philosophie des sciences considérable, forte de plusieurs volumes, qui embrasse les conceptions de la science classique comme les principes de la thermodynamique, la théorie de la relativité et la mécanique quantique. L'œuvre de Meyerson a longtemps été négligée dans la tradition épistémologique française, alors qu'elle avait rallié à elle nombre des physiciens aussi éminents qu'Einstein et de Broglie ou des psychiatres comme Minkowski et (...) le jeune Lacan. La " philosophie de l'intellect " de Meyerson fait de la recherche d'invariants dans la nature le principe fondamental de la raison et le ressort inaperçu de l'histoire des sciences. Elle a su aussi bien s'expliquer avec la pensée idéaliste allemande qu'interroger le fonctionnement du sens commun. Elle a entretenu des relations complexes avec certaines théories majeures de son temps, celles de Brunschvicg et de Bachelard, ou celles de Frege et de Schlick. Par son analyse des paradigmes scientifiques du passé, Meyerson annonce Koyré et Kuhn, qui se sont d'ailleurs réclamés de lui. Il ouvre ainsi des perspectives plus que jamais d'actualité dans les débats contemporains en philosophie des sciences. (shrink)

Jean-François Marquet est Professeur de philosophie émérite à l'université de Paris-Sorbonne. Eminent historien de la métaphysique, de Parménide à Heidegger, il a aussi consacré ses recherches à la relation de la philosophie avec l'art et la littérature, la mystique et la gnose chrétienne. Il invite ici le lecteur à jouer le jeu de la parole, en considérant certaines questions décisives d'un cheminement dont le sens le plus profond est sans doute celui d'une méditation de la singularité, où se noue le (...) dialogue des voix ou des personnes (Je-Tu-Il), triade constitutive de toute vie singulière. Si la pensée s'origine dans une parole en énigme et si l'achèvement de la philosophie la conduit à se déployer dans un espace où oeuvres et visions du monde se correspondent en étant contemporaines, comme en un vitrail, c'est à la récapitulation de cette histoire que l'interprète convie enfin son lecteur. (shrink)

This book develops some of the most important themes of Sen's works over the last decade. He argues in a rich and subtle approach that we should be concerned with people's capabilities rather than their resources or welfare.

Commodities and Capabilities presents a set of inter-related theses concerning the foundations of welfare economics, and in particular about the assessment of personal well-being and advantage. The argument presented focuses on the capability to function, i.e. what a person can do or can be, questioning in the process the more standard emphasis on opulence or on utility. In fact, a person's motivation behind choice is treated here as a parametric variable which may or may not coincide with the pursuit of (...) self-interest. Given the large number of practical problems arising from the roles and limitations of different concepts of interest and the judgement of advantage and well-being, this scholarly investigation is both of theoretical interest and practical import. (shrink)

Two dominant interpretations of Kant's notion of adherent beauty, the conjunctive view and the incorporation view, provide an account of how to form informed aesthetic assessments concerning artworks. According to both accounts, judgments of perfection play a crucial role in making informed, although impure, judgments of taste. These accounts only examine aesthetic responses to objects that meet or fail to meet the expectations we have regarding what they ought to be. I demonstrate that Kant's works of genius do not fall (...) within either of these categories. The distinguishing features of these works, namely, originality and exemplarity, become unrecognizable on these interpretations because originality and exemplarity lie in the work's ability to exceed one's expectations concerning its form and content. They contribute to artistic beauty through alternative transformation methods distinct from that of abstraction, namely, concept expansion and repudiation. These additional accounts of transformation lead to a rather surprising outcome: works of genius turn out to be paradigm cases where one can and indeed ought to form informed pure judgments of taste. (shrink)

This paper applies the account developed by Susanna Siegel in The Rationality of Perception to aesthetic cases and explores the implications of such an account for aesthetic engagement as well as curatorial and exhibitionary practices. It argues that one’s prior outlook – expertise, beliefs, desires, fears, preferences, attitudes – can have both aesthetically good and bad influences on perceptual experiences, just as it can have both epistemically good and bad influences. Analysing these bad influences in cases of ‘hijacked’ aesthetic perception (...) will reveal that, unless we recognize that our perception of high-level and low-level aesthetically relevant properties is norm-governed, we will be at a loss to explain what goes wrong in these cases. Just as perception can be rational or irrational, so too can it be apt or inapt. (shrink)

Amartya Sen; XII*—Plural Utility, Proceedings of the Aristotelian Society, Volume 81, Issue 1, 1 June 1981, Pages 193–216, https://doi.org/10.1093/aristotelian/.

The topic of imaginative resistance attracted considerable philosophical attention in recent years. Yet, with a few exceptions, no historical investigation of the phenomenon has been carried out. This paper amends this gap in the literature by constructing a Humean and a Kantian explanation. The main contributions of this historical analysis to this debate are to make room for emotions in explanations of resistance reactions and to upset the polarization between rival accounts by suggesting that our possible responses to morally flawed (...) works can vary. In some cases, we resist imagining counter‐evaluative claims due to our unwillingness to do so, and in others, due to our inability. (shrink)

Noël Carroll proposes a generalist theory of art criticism, which essentially involves evaluations of artworks on the basis of their success value, at the cost of rendering evaluations of reception value irrelevant to criticism. In this article, I argue for a hybrid account of art criticism, which incorporates Carroll's objective model but puts Carroll-type evaluations in the service of evaluations of reception value. I argue that this hybrid model is supported by Kant's theory of taste. Hence, I not only present (...) an alternative theory of metacriticism, which has the merit of reinstating the centrality of reception value in art critics’ evaluations, but also show that, contrary to a common conception, Kant's aesthetic theory can house a fruitful account of art criticism. The benefit of this hybrid account is that, despite being essentially particularist, it should be appealing even to generalists, including Carroll. (shrink)

In this paper, in answering the question why Kant didn’t think very highly of music, I argue that for Kant (i) music unlike other art forms, lends itself more easily to combination judgments involving judgments of sense, which increases the propensity to make aesthetic mistakes and is ill-suited as an activity for improving one’s taste; (ii) music expresses aesthetic ideas and presents rational ideas only by taking advantage of existing associations while other art forms do so by breaking with the (...) laws of association and creating new associations. I propose that (ii) constitutes the reason why music is not a rich source for reflection and thereby cannot stimulate the enlargement of the cognitive faculties. Given that the standard Kant uses in setting up the hierarchy of fine arts in terms of their cultivating role is the enlargement of cognitive faculties, this explains why music is placed at the bottom of his hierarchy. (shrink)

This article is about how human freedom is understood in the philosophy of Nicolas Malebranche. According to Malebranche, the most important proponent of occasionalism in the modern period, God is the sole and real cause of the universe and all its functioning. In addition, according to him, people are free and responsible for their own actions. In this case, what it means for man to be free in this vision where God is the only reason for everything needs to be (...) explained. While Malebranche's basic views on occasionalism and human freedom are included in many of his works, these views are especially found in his famous six-volume book titled The Search after Truth and in the book of explanations he wrote for this book, Elucidations of the Search after Truth. In the article, the subject is discussed through Malebranche's basic texts. Firstly, the relationship between the human soul and God has been tried to be explained in order to explain Malebranche's understanding of freedom. At this point Malebranche; unlike the Aristotelian thinkers of the Middle Ages, seems to follow an Augustinian line. In this line, the human soul is towards God and in need of His light. Secondly, what freedom means according to him is examined. In Malebranche, it is seen that freedom is the power of man, who is naturally inclined towards the general good, that is, God, to stop his tendency towards this general good in worldly special goods, or to not consent to this and to move towards the better with attention and research. This view emerges on the basis of Malebranche's view of vision in God and the distinction between soul and body. In other words, since human beings are incomplete and limited in their knowledge, they may sometimes not go towards what they really need to reach and may accept any worldly good as true good for themselves. Or since this good is not the general good and will never satisfy him, he may not consent to it and seek out the general good. Freedom is precisely the power either to stop at the particular good or to pay attention and search beyond it. Then, how this power was reconciled with Malebranche's occasionalism was discussed and three prominent issues were examined. Firstly, Malebranche claimed that man has no causal contribution to the tendency towards general or particular goods, and that this occurs only with the influence of God. Secondly, although it seems that a power is attributed to humans in freedom, it can be said that this power is not a positive action that brings about any change. Third, there is the claim that since God is the only true cause, attention and investigation are not a cause of human knowledge but only an occasional, intermediary cause. With these claims, it has been seen that Malebranche associates freedom with sin because he treats it as a stop, that man cannot make any changes, and therefore he evaluates freedom as only the power to want, not the power to act. As a result, it can be said that it is debatable whether a power that does not cause any action or change, but only the desire to consent or not, can be called freedom. In this regard, Malebranche has moved freedom to a negative or incomplete place. Although this study specifically discusses the nature of freedom and its relationship with God through Malebranche's philosophy, it is aimed to contribute to studies on the nature of freedom. It has been seen that further studies on freedom of action and desire can be carried out, especially in the fields of religion and moral philosophy. (shrink)

This paper explores organizational spirituality, uncovers it as spiralling dynamics of both positive and negative potentialities, and proposes how leaders can shape these dynamics to improve the human conditions at the workplace. Based on case study of five Turkish organizations and drawing on the emerging discourse on spirituality in organizations literature, this study provides a deeper understanding of how dynamic patterns of spirituality operate in organizations. Insights from participant observation, organizational data, and semi-structured interviews yield three key themes of organizational (...) spirituality: reflexivity, connectivity, and responsibility. Each of these themes has been found to be connected to upward spirals (inspiration, engagement, and calling) and downward spirals (incivility, silence, and fatigue). The study provides a detailed and holistic account of the individual and organizational processes through which spirituality is enacted both positively and negatively, exploring its dynamic and dualistic nature, as embodied in the fabric of everyday life and culture. (shrink)

Sen’s essay concerns the existence of extensive hunger amidst unprecedented global prosperity in the contemporary world, but he argues that the problem would be decisively solvable if our response were no longer shaped by Malthusian pessimism. Effective famine prevention does not turn on food supply per head and the automatic mechanism of the market: there can be plenty of food while large sections of the population lack the means to obtain it. Effective famine prevention thus requires “entitlements.” Economically, governments can (...) and should provide public employment programs so that those threatened by famine can be empowered to command food. Politically, democratic participation and a free press can work to ensure government accountability for famine prevention. The choice that Sen urges, however, is not for the state over the market—the experience of the Indian state of Kerala demonstrates that a voluntaristic approach can work as well or better than China’s compulsory “one child policy” in limiting the rapid population growth that contributes to world hunger. Rather, a reasoned solution to the problem of hunger must acknowledge the complementary importance of both well-functioning markets and open and democratic public action. (shrink)

And in this book the distinguished scholar Amartya Sen offers a powerful critique of the theory of social justice that, in its grip on social and political ...

Drawing on cognitive moral development and moral identity theories, this study empirically examines the moral antecedents and consequences of authentic leadership. Machiavellianism, an individual difference variable relating to the use of the ‘end justifies the means’ principle, is predicted to affect the link between morality and leadership. Analyses of multi-source, multi-method data comprised case studies, simulations, role-playing exercises, and survey questionnaires were completed by 70 managers in a large public agency, and provide support for our hypotheses. Our findings reveal that (...) Machiavellianism offsets the positive relationship between moral reasoning and authentic leadership. Specifically, we show that when Machiavellianism is high, both the positive relationship between moral reasoning and authentic leadership, and the positive relationship between authentic leadership and moral actions, are reversed. This study offers new insights on the underlying processes contributing to the emergence of leaders’ authentic behavior and moral action. Implications for the moral development of leaders, and directions for improved leadership training are provided. (shrink)